Partout au Canada, des enseignants se surpassent pour faire en sorte que leurs salles de classe soient inclusives et accueillantes pour tous les élèves. Lisez ce qu'ils font ci-dessous. 


Témoignages du terrain:
Profils de piliers de l’équité des genres

Karli Gibson - Gender Equity Champion Portrait

Karli Gibson croit fermement que les écoles inclusives représentent les meilleurs endroits pour apprendre. Les élèves qui se sentent en sécurité ont plus tendance à aimer l’école, participent activement à leur apprentissage, se sentent à l’aise de prendre des risques (par ex., essayer de nouvelles choses ou essayer des choses dans lesquelles ils/elles ne sont pas nécessairement « bons/bonnes »), tissent des liens, développent de l’empathie pour les autres, ont un sentiment d’appartenance et sont plus enclins à réussir.

En tant qu’enseignante en éducation physique et santé, Karli travaille fort pour s’assurer que les jeunes filles participent — et aient du plaisir à participer — aux activités physiques. Elle voit à quel point les cours d’EP jouent un rôle important pour aider les élèves à s’intéresser pour la vie à leur santé et leur bien-être. Karli constate aussi que les cours d’EP améliorent le sentiment de connexion avec les autres à l’école, le niveau de confiance et d’estime personnelle ainsi que les résultats scolaires, réduisent les chances de participer à des activités à risque élevé (relations sexuelles non-protégées, consommation de drogues, etc.) et favorisent l’adoption de saines habitudes de vie que les élèves pourront conserver toute leur vie.

Quand elle a constaté que les niveaux d’activités chez les filles déclinaient davantage que chez les garçons, surtout entre les âges de neuf à 18 ans, Karli a commencé à chercher davantage à faire en sorte que les cours d’EP soient amusant, pertinents et plus accueillants pour les filles. Karli a aussi travaillé pour concevoir des cours pour filles seulement, avec des espaces sûrs pour essayer de nouvelles activités sans  crainte de « mal paraître ». Elle a vu que cela aide à surmonter des problèmes d’image corporelle auxquels les étudiantes sont souvent confrontées.

Voici quelques techniques que Karli a utilisées à son école pour mettre en place des milieux plus inclusifs:

  • Offrir des possibilités de séparation des sexes;
  • Privilégier les poursuites d’objectifs individuels, les activités qu’on peut adopter pour la vie et les activités de coopération;
  • Offrir des choix, des excursions ainsi que des activités nouvelles et novatrices;
  • Souligner les réalisations des filles, encourager la diversité au sein du personnel d’EP, encourager les étudiantes en EP les plus âgées à promouvoir l’activité physique auprès des plus jeunes élèves, promouvoir les modèles à suivre féminins; et
  • Programmer des cours/activités qui font transpirer à la fin de la journée ou leur donner du temps supplémentaire pour se changer pour éviter la possibilité de situations gênantes en se retrouvant en sueur dans d’autres cours.

Karli recommande de commencer par en parler avec l’administration, le service d’éducation physique et des étudiantes pour voir comment tout le monde peut travailler ensemble pour créer un espace invitant.

 

Allison-Gender Equity Champion Portrait

Allison a vu le taux de participation des filles, des élèves transgenres et d’autres groupes minoritaires connaître une augmentation telle qu’à compter de l’année scolaire 2021-2022, il a été proposé d’ajouter des cours pour les élèves de 10e année. Le tout s’est avéré un succès parce qu’on a vraiment écouté ce que les élèves disaient et qu’on s’est assuré qu’ils/elles se sentent à l’aise d’être actifs/actives, peu importe dans quel type de milieu ils/elles se retrouvent.

Allison Gamble enseigne les arts de la scène et l’éducation physique depuis 22 ans et, depuis trois ans, elle donne un cours d’activité physique par le mouvement rythmique (désigné par l’abréviation PAR en anglais). Quand la personne responsable du département d’EP et elle ont remarqué que le taux de participation des filles en EP avait été pratiquement réduit à néant en 11e et 12e année, il est vite devenu clair qu’il fallait réagir.

Après avoir eu des discussions avec des groupes d’étudiantes qui ne prenaient pas part aux cours d’EP, et appris que celles-ci ne se sentaient pas à l’aide ou n’avaient pas l’impression qu’elles étaient à leur place dans un gymnase, le PAR, ou la « fausse EP » comme les élèves l’appellent, était né. Le PAR est un cours conçu et piloté par les élèves qui met l’emphase sur l’amour du mouvement et présente une variété d’activités aux élèves. On passe une journée par semaine dans la salle de cardio/conditionnement physique et, pour aider les élèves à se sentir plus à l’aise et plus en confiance à cet endroit, on passe toujours une journée dehors, peu importe la météo, et les trois autres journées sont consacrées à l’activité choisie pour une unité donnée. Toutes les activités sont choisies en tenant compte du niveau d’intérêt des élèves, et on a notamment eu droit à du tai chi, de la crosse, de la Zumba, de la danse sociale, du Pilates et un nouveau jeu que les élèves ont créé, appelé « Cornbread » (pain de maïs). On ne tient jamais compte du pointage, bien souvent on ne suit pas les règles, mais les rires et le plaisir sont toujours au rendez-vous.

En plus de développer le plaisir du mouvement, Allison met beaucoup l’accent sur la pleine conscience, alors qu’elle demande aux élèves d’écrire dans un journal et de trouver des liens avec leur propre santé mentale au fil de l’année. Les évaluations sont toutes co-créées et leur examen final consiste en une entrevue où on leur demande de décrire la croissance personnelle qu’ils/elles ont vécue et la perception qu’ils/elles ont maintenant de l’activité physique dans leur vie.

Allison a vu le taux de participation des filles, des élèves transgenres et d’autres groupes minoritaires connaître une augmentation telle qu’à compter de l’année scolaire 2021-2022, il a été proposé d’ajouter des cours pour les élèves de 10e année. Le tout s’est avéré un succès parce qu’on a vraiment écouté ce que les élèves disaient et qu’on s’est assuré qu’ils/elles se sentent à l’aise d’être actifs/actives, peu importe dans quel type de milieu ils/elles se retrouvent.

 

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Nicki estime que tous les enfants ont la compétence et la capacité de réaliser des choses extraordinaires. Au fil de sa carrière, elle a mis au point un milieu d’apprentissage inclusif où les élèves se sentent vus et entendus — un milieu qui permet à tous les élèves de réussir. Nicki fonde sa vision et sa méthode dans une approche qui est centrée sur les élèves, alors qu’elle s’attarde aux forces, au niveau de motivation et aux intérêts de chacun, ce qui a engendré des taux élevés d’implication et de réussites dans ses cours d’EPS.

Au sujet des filles avec lesquelles elle travaille, Nicki reconnaît que l’éducation physique comportent des éléments d’inégalités pour les étudiantes, qui bien souvent n’ont pas de modèles forts à suivre en terme de modes de vie sains et actifs. Les stéréotypes sociaux sur l’apparence que devraient avoir le corps des femmes et sur leurs capacités physiques sont omniprésents pour les jeunes filles, et ils se reflètent souvent sur leur niveau de confiance et d’intérêt à l’égard de l’activité physique — un phénomène qui peut commencer dès la 4e année.

Nicki travaille présentement dans une classe mixte au niveau des genres et assure qu’elle accorde beaucoup d’attention aux besoins de chacun des élèves — garçons, filles et non binaires. Dès son premier cours de l’année, Nicki s’assure que tous les élèves comprennent que sa salle de classe est un espace sécuritaire pour tout le monde, et elle souligne la nécessité de voir les élèves se soutenir les uns les autres — dans le cadre de leur expérience d’EP mais aussi en dehors de ce cadre. Nicki encourage tous ses élèves à offrir de la rétroaction entre pairs au fil des unités — ce qui est là une excellente façon d’évaluer leurs connaissances et de créer un sentiment de communauté entre camarades de classe.

Au début de chaque année scolaire, Nicki s’assure que tous les élèves sachent quels sont les objectifs éducatifs du jour, et comment faire pour améliorer leur compétence et confiance motrice dans une atmosphère propice au plaisir et aux interactions sociales.

Voici quelques stratégies-clés que Nicki a utilisées à son établissement scolaire:

  • S’assurer que les espaces pour changer de vêtements soient des endroits sécuritaires et confortables pour tous les élèves en s’assurant que les serrures fonctionnent, que des articles sanitaires soient disponibles dans un espace privé et que des citations inspirantes aient été affichées au mur.
  • S'assurer que les élèves se sentent confiant(e)s et à l’aise dans leurs uniformes d’EP — même s’il ne s’agit pas de ceux qui sont exigés par l’établissement scolaire.
  • Donner aux élèves plusieurs niveaux de compétition au sein de chaque unité parmi lesquelles choisir — en permettant aux élèves de choisir eux/elles-mêmes leur niveau de compétition, ils/elles n’auront pas l’impression de se donner en spectacle ou d’avoir été placé(e)s dans des conditions où ils/elles sont voué(e)s à l’échec.

Nicki recommande que les enseignant(e)s amorcent leur propre cheminement en découvrant quels sont leurs propres préjugés et idées fausses. Quand les gens sont disposés à apprendre — et désapprendre —, ils/elles seront alors mieux disposé(e)s à grandir avec leurs élèves. Elle conclut en disant qu’elle n’a pas façonné son milieu inclusif et invitant du jour au lendemain. Il lui a fallu du temps, y aller d’un effort conscient et s’adapter continuellement. Mais en bout de ligne, tous ses élèves — les filles surtout — s’en portent mieux.

 

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C'est en s’inspirant de ce qu’elle a vécu à l’école secondaire que Jacinta Bruce a façonné la manière dont elle enseigne à ses élèves de 10e à 12e année à l’École secondaire Holy Heart. Elle avait adoré l’éducation physique, mais elle se souvient très bien qu’il y avait des camarades de classe qui se cachaient dans les vestiaires. Quand elle est devenue enseignante, elle savait qu’il fallait qu’elle s’assure que personne dans sa classe ne se sente exclu du groupe — elle croyait fermement que l’éducation physique se résumait à bien plus qu’à simplement être bon dans la pratique du sport.

Jacinta sait que les gens ne participeront pas dans une activité, quelle qu’elle soit, s’ils/elles ne se sentent pas à l’aise dans ce contexte et elle assure que les seuls commentaires qui sont échangés entre ses élèves sont de nature positive et encourageante. L’EP est la seule matière où les connaissances et les habiletés des élèves sont étalées devant tout le monde, alors elle souligne qu’il est important que chaque élève définisse ses objectifs personnels et suive son propre cheminement.

Étant donné que l’EP est une matière facultative à Terre-Neuve-et-Labrador, Jacinta juge que le plus difficile quand vient le temps de mettre en place un milieu inclusif pour les filles, c’est de les inciter en premier lieu à s’inscrire à ce cours. Pour briser cette barrière, Jacinta a eu l’inspiration de concevoir un cours de bonne hygiène de vie qui est axé sur les aptitudes de vie et qui va au-delà de ce qu’on apprend dans un cours d’éducation physique traditionnel.

Voici quelques stratégies-clés que Jacinta a utilisées à son établissement scolaire:

  • Concevoir un cours de yoga axé sur un mode de vie sain et qui permet aux élèves d’obtenir les crédits d’EP requis dans un cadre plus invitant et moins intimidant.

  • Avoir conscience des choix en terme de langage que ses élèves et elle font. Elle a laissé de côté les expressions telles que « Hé les gars » et « Dépêchez-vous mesdames » dans son milieu dans le but de combattre les biais inconscients.

  • Dans ses cours d’EP, elle privilégie les activités et les sports non-traditionnels pour être plus équitable et donner à tous/toutes les élèves des chances de réussir.

  • Être fier et se faire entendre sur l’impact qu’a l’EP sur la vie des élèves aide tout le monde — les élèves et les autres enseignant(e)s — à comprendre pourquoi tout le monde qui participe au cours peut en bénéficier.

Aux enseignant(e)s qui espèrent mettre en place des milieux plus inclusifs, Jacinta recommande fortement de commencer par établir des rapports humains et elle privilégie l’apprentissage d’habiletés socio-affectives. Elle note que les élèves seront plus motivés s'il existe un lien positif avec leur enseignant(e).

 

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Lori Olson-Johns a toujours senti qu’elle avait le devoir de s’assurer que tous les élèves ressentent un sentiment d’appartenance à leur classe. À titre d’enseignante en éducation physique en Alberta, elle sait que si des filles décident de continuer à s’inscrire après leur crédit obligatoire de la 10e année, elle a la responsabilité de tirer le maximum du temps qu’elles passent ensemble. Elle croit fermement que l’EP n’a pas pour but de donner naissance à de grands athlètes, mais plutôt à des grands citoyens.

Lori commence chacun de ses cours en s’assurant que ses élèves se sentent en sécurité, aimé(e)s et dignes. Les élèves doivent vouloir être en classe et en parler quand ils/elles quittent l’école en fin de journée. Dans les cours d’EP, c’est difficile de se cacher derrière un manuel ou un pupitre, alors elle voit que les élèves à l’école secondaire sentent souvent qu’ils/elles se donnent en spectacle. Elle travaille fort pour tisser des liens avec chaque élève et créer un milieu sans risque où les filles se sentent capables et à l’aise d’essayer de nouvelles choses.

Voici quelques stratégies-clés que Lori a utilisées à son établissement scolaire :

  • Privilégier les matchs à effectifs réduits pour maximiser le temps de participation de tous les élèves
  • Jumeler souvent les élèves à de nouveaux/nouvelles partenaires pour favoriser le sentiment de communauté au sein de la classe
  • Évaluer la capacité à maîtriser une habileté, et non le talent sportif. Le nombre de paniers qu’un(e) élève réussit n’a aucune importance, mais plutôt comment il/elle contribue comme leader et comme pair, en terme d’effort, d’attitude et de présence, et comme bon(ne) citoyen(ne)
  • Organiser des cercles de partage au début d’un cours où les élèves sont invité(e)s à faire connaître une chose de leur tête (connaissance), de leur coeur (sentiments) ou de leurs mains (concret).

Lori a très bien réussi à amener les jeunes femmes à s’impliquer dans ses cours en s’assurant que choix et voix soient toujours à l’avant-plan. Les élèves sont invités à se mettre au défi, mais à leur propre rythme et à leur propre façon. Tant et aussi longtemps que Lori voit des progrès dans une facette ou l’autre de leur être — physiquement, mentalement, affectivement ou spirituellement — elle considère qu’il/elle réussit.

Si vous cherchez à rendre votre classe plus inclusive, Lori suggère de penser différemment au moment de planifier vos unités. Elle a constaté que des élèves s’épanouissent lors d’une unité à thème olympique où ils/elles sont mis(es) au défi d’apprendre des habiletés non-traditionnelles et de travailler en groupe. Elle enseigne ses cours, et vit sa vie, en visant de rehausser le plancher, et non le plafond. Elle dit aussi qu’il ne faut jamais craindre de dire aux élèves que vous croyez en eux/elles.

 

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Le droit d’une personne à une éducation de qualité, voilà ce qui incite Arista Ryback à continuer de travailler pour mettre en place des classes d’éducation physique inclusives pour tous les élèves. Les études ont démontré des réductions draconiennes dans le taux de participation des filles dans les cours d’éducation physique après la 10e année, donc elle estime qu’il est essentiel que les filles apprennent comment mener une vie saine et comblée dès le plus jeune âge. Arista travaille dans le but de s’attaquer aux stéréotypes qui limitent les femmes et les filles dans ce qu’elles peuvent ou doivent être afin d’éviter qu’elles sentent qu’elles n’ont pas leur place dans les cours d’EP.

Dès son premier cours, Arista souligne l’importance des compétences de vie et de participer au meilleur de ses capacités. Le but de chaque cours est de développer de saines habitudes de vie et d’apprendre comment mener une vie active, et non pas d’apprendre comment faire parfaitement un lancer-franc au basketball. Elle met réellement l’emphase sur le fait qu’il faut se sentir à l’aise de commettre des erreurs et d’apprendre de nouvelles habiletés en toute sécurité. Dans un monde où les réseaux sociaux occupent beaucoup de place, elle essaie de rehausser le niveau de confiance des filles en classe et en dehors, soulignant le fait que chaque élève suit son propre cheminement personnel, qu’il ne faut pas comparer à celui des autres.

Voici des exemples spécifiques de façons qu’utilise Arista pour mettre en place un milieu inclusif:

  • Utiliser des modèles pédagogiques éprouvés tels que que le Cercle du courage pour l’évaluation et aussi atteindre son but d’instaurer une culture de groupe.
  • Prendre le temps qu’il faut au moment de développer un milieu inclusif. Cela n’arrive pas du jour au lendemain et il faut que ce soit abordé avec empathie et compréhension.
  • Adapter l’évaluation à chaque élève au moyen de l’auto-évaluation — ils/elles ont tous des cheminements individuels et la croissance personnelle devait être le but, ainsi que ce qui est mis en relief.

Au moment où ce cheminement commence, Arista invite les enseignant(e)s à faire preuve de patience et de trouver un terrain commun avec les élèves; en l’absence de liens de confiance et des rapports sociaux, il sera impossible de tisser des liens solides et il n’y aura pas changement transformationnel.

 

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Elvisa Omerovic estime que les êtres humains sont faits pour bouger et jouer — et qu’il ne faut pas mettre un frein à ces instincts quand l’école commence. Peu importe leurs antécédents ou leurs capacités, Elvisa s’assure que ses élèves aient une chance équitable de progresser et de réussir. Elle a lu les recherches et constaté elle-même que les taux de participation des filles dans les activités physiques déclinent avec l’âge et elle s’est donnée comme mission de s’assurer que ses élèves se retrouvent dans un contexte propice à garder toute leur vie leurs bonnes habitudes en terme d’activité physique.

Elvisa voit encore aujourd’hui que bien des jeunes femmes continuent de croire qu’elles ne peuvent pas participer dans les mêmes types d’activités que les garçons, ou qu’elles ne sont pas naturellement compétitives. Pour lutter contre ces croyances, elle travaille fort pour s’assurer que les élèves aient des choix et une voix dans les cours afin que tout le monde ressente un sentiment d’appartenance — surtout dans les classes mixtes.

Voici quelques stratégies-clés qu’Elvisa a utilisées à son établissement scolaire:

  • Discuter avec chaque élève de sujets qui n’ont aucun lien avec l’école. Se renseignez sur ce qu’ils/elles aiment, ce qui les préoccupe, comment ils/elles composent avec le stress et ce qu’ils/elles vivent en dehors de l’école.
  • Au moment de planifier des cours, tenez compte de la prédisposition des élèves à propos de l’école et du sport. Ne pas oublier que chaque personne suit son propre cheminement.
  • Amener les élèves à s’impliquer dans la prise de décisions afin de favoriser la participation et les possibilités d’apprentissage.

Elle affirme que les meilleurs cours dont elle ait jamais fait partie ont été ceux où un sentiment de communauté a été mis de l’avant et où tous les élèves se sont senti(e)s à l’aide, en confiance et entendu(e)s.

 

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Martha Trepanier entreprend chaque journée avec le même objectif: celui de tisser des liens avec les élèves qui se désintéressent de l’éducation physique et leur permettre de vivre une expérience positive qui accroîtra leur compétence et leur confiance dans le contexte de l’activité physique, dans l’espoir que cela les inspirera à adopter un mode de vie sain et actif. Elle sait qu’en tant qu’enseignante, c’est son travail d’être au courant des identités, des capacités et du vécu de tous ses élèves. Martha l’a vu encore et encore, une classe devient inclusive quand elle s’inspire des expériences vécues par les élèves, et quand l’instruction est donnée de façon à en être le reflet.

Martha commence l’année scolaire en nivelant les choses afin que les élèves soient sur un pied d’égalité, car elle sait que si les filles ne s’engagent pas et ne sont pas contentes de suivre un cours d’éducation physique, c’est peut-être parce qu’elles ont vécu des expériences négatives dans ce contexte ou qu’on les a encouragées dans le passé à rester à l’écart. Elle assure que chaque élève se voit donner de nombreuses possibilités de réussir, peu importe si cette personne est un(e) athlète doué(e) ou a zéro confiance en lui/elle. 

Voici quelques stratégies-clés que Martha utilise dans sa salle de classe:

  • Prendre conscience des choix en terme de langage et se présenter avec des pronoms féminins — les personnes qui les utilisent le reconnaîtront et y prêteront attention.
  • Accueillir les élèves à la porte à chaque matin et prêter attention à ce qu’ils/elles te disent.
  • Inclure des photos d’élèves qui prennent plaisir à pratiquer des activités physiques ensemble et qui sont actifs en classe, autant quand un cours se fait en personne que par mode virtuel.

La recherche indique que « 41 % des filles de 3 à 17 ans ne participent pas à des activités sportives et la pratique du sport décline de 22 % quand les filles entrent dans l’adolescence. » Martha a pris cela au mot et tous les jours elle cherche à offrir une expérience remarquable aux filles dans sa classe, mais elle reconnaît que les cours d’EP ne suffisent pas à corriger ces statistiques. Elle travaille avec des collègues et des partenaires de la communauté pour offrir des opportunités et des ressources à l’extérieur de l’école qui leur permettent de sentir qu’elles font partie de la communauté sportive.

En tant qu’enseignant(e)s, entraîneur(e)s et adultes bienveillants, estime Martha, nous devons mieux faire, pour le bien des élèves qui s’identifient au genre féminin — elles nous regardent. Elle travaille en collaboration et s’entoure d’enseignant(e)s et de collègues inspirant(e)s, ce qui l’aide à être la meilleure version d’elle-même.

Pour prendre connaissance d’autres exemples d’initiatives dont Martha a fait partie, suivez @growgirlsoxford et #betvdsb sur Instagram.

 

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Shelly Kirk Collins essaie de voir ses cours d’éducation physique du point de vue d’un non-participant — pas du sien, elle qui a toujours adoré l’activité physique sous toutes ses formes lorsqu’elle était plus jeune. Elle sait que pour mettre en place un milieu inclusif et invitant pour tous les élèves, il faut tisser des liens, regarder au-delà des jeux et activités traditionnels et privilégier la santé mentale. Shelly sait aussi que créer ce genre de milieu, en bout de ligne, incitera les élèves à être plus actifs/actives pour la vie. Si les élèves se sentent à l’aise et en sécurité, les chances seront plus grandes qu’ils/elles soient disposé(e)s à essayer de nouvelles activités, ce qui améliorera leur estime de soi.

Bien qu’elle reconnaisse que l’école secondaire représente une période parsemée de défis pour tous les élèves, Shelly sait que les poussées de croissance, les questions d’image corporelle et tout le reste qui vient avec la puberté peuvent s’avérer des écueils aux efforts qui sont faits pour amener les filles à essayer de nouvelles activités et à vouloir y prendre part. C’est plus facile de ne tout simplement pas participer que de se soucier de quoi on a         l’air, de comment on se sent, ou comment on sera comparé(e) aux autres.

Elle recommande de commencer par discuter avec tous les élèves pour découvrir ce qui les intéresse et les motive à être actifs/actives —ce qui peut vouloir dire de s’adonner à des jeux de groupe faciles à organiser plutôt que toujours faire du sport, varier les activités durant une séance, disputer plus de jeux axés sur le cardio plutôt que de simplement faire de la course à pied, passer plus de temps à pratiquer certains sports/activités, ou faire des cours de conditionnement physique en groupe plutôt que de faire des circuits individuels. Tout cela offre de remarquables possibilités éducatives et la pratique d’habiletés qui animeront l’esprit des élèves au-delà de leur années de scolarisation formelle.

Voici quelques stratégies-clés que Shelly a utilisées avec succès à son établissement scolaire:

  • Faire de bâtir l’estime de soi/la confiance en soi une priorité. L’estime de soi est un élément d’une importance énorme. Si nous pouvons améliorer cet élément, nous pourrons améliorer le taux de participation.
  • Souligner le fait que l’activité physique se résume bien plus qu’à ce que les élèves n’aiment pas (par ex., courir, volleyball, soccer, etc.) et les encourager à essayer quelque chose de nouveau.
  • Encourager les élèves à communiquer entre eux/elles afin de créer un sentiment de communauté — demander aux élèves de se jumeler à différentes personnes à chacun des cours et partager 5 faits saillants pendant l’échauffement.
  • Mettre les élèves au défi de commettre des erreurs (par ex., dribbler le ballon aussi vite que possible jusqu’à en perdre le contrôle). En faisant cela, elle enseigne aux élèves que commettre des erreurs est correct et que c’est même attendu quand tout le monde est en processus d’apprentissage.
  • Faire preuve de créativité – comme en jouant de ruse pour les amener à faire du cardio au moyen de jeux amusants.
  • Donner aux élèves certains choix quand l’horaire le permet ou qu’une certain flexibilité à ce titre est possible.
  • Traiter chaque élève comme un individu et ne pas les comparer aux autres en terme de forme physique ou de niveau d’habiletés.

En bout de ligne, Shelly s’assure de toujours donner beaucoup de rétroaction positive, de réaffirmer que les élèves ne sont pas comparés les un(e)s par rapport aux autres, de chercher à bâtir la confiance en soi chez les élèves et d’intégrer des pratiques liées à la santé mentale dans ses cours. Mettre en place un milieu sécuritaire et bienveillant où tout le monde se sent inclus signifie que les élèves vont sentir qu’ils/elles sont important(e)s, qu’il y a moins de risque de ressortir au moment de commettre des erreurs, et se sentiront plus en confiance et ouverts face à la possibilité d’essayer de nouvelles choses.

 

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Selena Davidson Eno sait que tous les élèves ont besoin de sentir qu’ils/elles ont la possibilité de participer dans tous les programmes de l’école. Elle commence chaque année scolaire en amenant les élèves à discuter des raisons pour lesquelles ils/elles estiment ne pas pouvoir participer, ou ne pas vouloir le faire, afin de dicter le ton qui mènera à un milieu inclusif pour tous les élèves.

Selena a vu des étudiantes être confrontées à des défis supplémentaires dans sa salle de classe en EP en raison de la forte influence qu’ont les réseaux sociaux sur leur confiance en soi et leur estime de soi. Selena fait de son mieux pour installer un climat d’apprentissage positif et encourageant afin que tous les élèves puissent acquérir de habiletés en terme de mouvements de base et se sentent assez compétent(e)s pour essayer de nouvelles choses. Elle estime que par le passé, on avait mis trop d’emphase sur l’aspect compétitif de l’activité physique, ce qui a mené à un déclin des taux de participation chez les étudiantes.

Dans la salle de classe de Selena, elle donne plutôt aux élèves l’occasion de participer avec leurs ami(e)s, ainsi qu’avec d’autres élèves qui ont le même niveau d’habileté.

Voici quelques approches que Selena a utilisées à son école pour mettre en place un milieu inclusif:

  • Regrouper des élèves en fonction de leur niveau d’habileté dans chacune des activités
  • Apprendre à connaître ses élèves mentalement et physiquement pour savoir comment les mettre dans des conditions propices à la réussite
  • Laisser les élèves choisir les activités auxquelles ils/elles veulent participer. Quand ils/elles font partie du processus de sélection, il est beaucoup plus probable qu’ils/elles voudront participer.

 

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David Benay a modifié sa façon d’enseigner il y a cinq ans, après avoir assisté à une spectacle d’artistes étudiants. Il a été frappé par le nombre d’élèves danseurs ou gymnastes qui ont montré leur amour pour le mouvement, et par l’absence totale de joueurs de soccer ou de hockey voulant afficher leur talent. En voyant ce clivage, il s’est mis à réévaluer sa façon d’aborder ses cours d’EP, qu’il avait l’habitude d’animer en mettant de l’avant les sports qu’il aimait pratiquer. En même temps, il s’informait de plus en plus sur la littératie physique et il a commencé à réaliser que son curriculum pouvait être tellement plus étoffé qu’il l’avait été jusque-là.

La première chose que David a faite dans le but de mettre en place un milieu inclusif, ç’a été de se mettre à la place de ses élèves gymnastes en s’inscrivant à un cours de parkour. David a commencé à donner des choix à ses élèves en installant des stations permettant aux élèves d’avoir des options — leur confiant ainsi le pouvoir de sélection des activités. Il a remarqué que plus il y avait d’options à leur disposition, plus les élèves étaient enclins à essayer les nouvelles activités qui étaient proposées.

David inculque chez ses élèves l’idée que tu ne viens pas au cours d’EP pour évacuer ton surplus d’énergie, mais plutôt pour t’améliorer.

Voici quelques stratégies que David a utilisées dans son école pour être plus inclusif:

  • Donner aux élèves des possibilités de faire preuve de leadership durant les cours et les programmes intramuraux;
  • Offrir du jeu libre dans ses cours d’EP, alors que les élèves peuvent avoir accès à tout le matériel et peuvent faire n’importe laquelle des activités qu’ils/elles veulent faire — à la condition que ce soit quelque chose d’actif. Donner aux élèves la capacité de choisir comment ils/elles veulent être actifs/actives les incite à continuer d’avoir une vie active plus longtemps;
  • Au lieu d’organiser des tournois à un seul sport, organiser des journées multisports pour qu’il y ait plus de choix et un plus grand taux de participation; et
  • Faire preuve de créativité avec les activités et adapter des activités bien connues ainsi que des jeux de société pour en faire des options qui se déroulent sur un mode actif.

Peu importe s’il est en classe ou s’il gère un tournoi intramural, David cherche à dicter le ton et l’ambiance au sein du groupe, pour ce que ce soit toujours inclusif et accueillant. L’accent n’est jamais mis sur les habiletés, le but est plutôt de faire partie d’un milieu positif et invitant.

 

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Alexandra Inglis est présentement en période de détachement d’une durée de trois ans du cours d’éducation physique, ayant été affectée au poste de coordonnatrice du programme parascolaire pour la commission scolaire Kamloops Thompson. Le ministère du Tourisme, des Arts, de la Culture et du Sport en Colombie-Britannique a reconnu qu’il y avait un besoin à combler, celui d’amener les étudiantes de la 8e à la 12e année à s’impliquer davantage dans les opportunités d’activité physique à l’école et en dehors, et a financé le programme. Alexandra a élaboré un programme qui amène les étudiantes à commencer ou à recommencer à faire de l’activité physique dans le but de les aider à apprécier les plaisirs de bouger toute sa vie.

Le programme offre des opportunités singulières, dont plusieurs sont suggérées par les participant(e)s, et cherchr à connecter les participant(e)s à des modèles à suivre au sein de leur école ou leur communauté, en ce sens qu’il s’agit de personnes qui ont la passion du mouvement. La diversité des activités et les nouvelles expériences en sont des éléments essentiels, tout comme exposer les participant(e)s à de nouvelles possibilités de mouvement, ce qui leur permet de découvrir ce qui leur sied le mieux.

Alexandra a fait savoir que la réussite du programme est attribuable, en partie, au fait que l’emphase a été mise sur l’aspect social de l’activité physique, pour ainsi vraiment solidifier les liens des participant(e)s au sein de leurs communautés et les amener à constater par eux/elles-mêmes les bienfaits en termes de santé mentale qui viennent avec le fait d’être actif/active.

Alexandra reconnaît que la liste des raisons pour lesquelles les étudiantes cessent d’être actives est plus longue que l’année scolaire en soi, mais elle a vu qu’en donnant des options plus actives au-delà des équipes sportives universitaires, on peut constater qu’il y a des changements positifs qui surviennent dans la communauté.

Voici quelques enseignements-clés dont Alexandra nous a fait part:

  • Écouter les élèves et ne jamais tenir pour acquis que vous savez ce qu’ils/elles veulent ou ce dont ils/elles ont besoin.
  • S’assurer que les activités sont plaisantes à pratiquer — si ce n’est pas amusant, les élèves ne voudront pas y participer.
  • Concevoir et élaborer ensemble les règlements et les directives pour le type de milieu qu’ils/elles veulent avoir. Ce faisant, tout le monde se met d’accord au début du programme quels sont les objectifs, et comment ils/elles peuvent contribuer activement à les atteindre.
  • Vérifier auprès des élèves durant l’année scolaire pour s’assurer que tout le monde est encore sur la même longueur d’onde.

 

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Gary Theoret a constaté lui-même à quel point il est important de mettre en place un milieu scolaire inclusif, lui qui travaille dans une école où plus de 90 % des élèves doivent franchir de grandes distances en autobus pour y étudier. Quand il parle plus précisément des jeunes femmes à qui il enseigne, Gary a vu que créer un sentiment d’inclusion donne lieu à la volonté d’essayer de nouvelles choses, en plus d’accepter l’échec et d’en tirer des leçons, ce qui favorise la confiance en soi et la résilience chez les élèves. Il s’assure de rappeler que le but, c’est toujours d’exploiter la puissance qu’on retire du fait de toujours faire de son mieux et de se mettre soi-même au défi.

Malgré ces efforts, Gary remarque qu’il y a quand même une certaine réticence chez les jeunes femmes à transpirer durant la pause du dîner en participant à des programmes intramuraux, et il a travaillé dans le but de modifier cela en présentant de nouvelles options d’activités et en facilitant la mise en place d’une programmation gérée par les élèves. À la suite de ces légers changements, les jeunes femmes se sont davantage impliquées et elles ont eu tendance à participer davantage, ce qui a donné lieu à milieu scolaire plus inclusif dans l’ensemble.

Il a été possible d’apporter des changements dans l’école de Gary avec le soutien des parents, des entraîneurs et du personnel, qui ont été d’excellents modèles à suivre.  Gary se sent très chanceux car ses collègues Jenny Rodgers et Mike Martin sont d'excellents enseignants/entraîneurs et partagent tous la même philosophie.

En tant que parent/entraîneur de jeunes femmes pendant plus de 25 ans, Gary connaît bien la puissance et la valeur du sport. Faire partie d’une équipe est essentiel au développement physique global et au bien-être d’une jeune personne, et privilégier la santé mentale est un élément-clé permettant de garder les jeunes femmes actives et en santé.

 

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Tout au long de sa carrière de professeur d’éducation physique, Steve a constaté que la plupart des enfants dans toutes les écoles ne pratiquaient aucun sport. Les équipes scolaires offrent des opportunités à moins de 20 % des populations étudiantes et, s’il n’y pas d’autres options qui sont offertes, il y a perte d’intérêt chez de nombreux élèves, qui ne sont plus actifs. Pour corriger cela, il y a plus de 20 ans, Steve a lancé un programme intramural appelé « Raising the Bar » (monter la barre), qui avait pour but d’offrir des programmes intramuraux inclusifs et durables à l’intention de tous les élèves. Sa philosophie a toujours été que tout le monde doit pratiquer le sport et l’activité physique, peu importe son niveau d’habileté ou son genre.

Quand il donne des ateliers et facilite des programmes pour aider à soutenir le développement de milieux d’apprentissage inclusifs, Steve souligne l’importance des éléments-clés suivants:

  • Privilégier des activités au-delà des sports habituels et traditionnels, et songer plutôt à des activités qu’on peut adopter pour la vie et qu’on peut pratiquer à l’extérieur du milieu scolaire;
  • Tisser des liens au sein de votre communauté pour outiller les jeunes femmes à se forger un sentiment d’appartenance;
  • Donner des options et enseigner des choses différentes à chaque année — ne pas tomber dans la routine d’enseigner seulement ce qu’on connaît; et
  • Approcher chaque élève en tant qu’individus, qui ont tous des besoins et des intérêts différents. Leur demander ce qui les intéresse et élaborer une programmation en conséquence.

Steve estime que solliciter l’appui de tout le personnel est la plus importante clé du succès, et que cela peut prendre du temps. Quand il a choisi de ne plus oeuvrer comme entraîneur pour se concentrer sur le développement d’activités plus inclusives, ses collègues étaient sceptiques, mais après avoir vu l’augmentation fulgurante du taux de participation — alors qu’au départ, 80 % des élèves n’étaient pas impliqués dans les équipes scolaires — ils se sont ralliés à sa façon de penser. Steve rappelle constamment aux enseignant(e)s que le but de l’EP n’est pas de répondre aux exigences du curriculum, mais plutôt de développer des gens qui peuvent, et veulent, rester actif toute leur vie.

 

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Karen McInnes sait que l’activité physique et l’éducation physique permet aux élèves de gagner en confiance, en plus d’être plus disposés à prendre des risques et à sortir de leur zone de confort. Karen donne les cours de conditionnement physiques pour filles à son école, où le but est d’encourager les étudiantes à développer des habitudes de vie active à long terme. Ces cours ont été lancés après qu’on eut constaté que les étudiantes s’inscrivaient et s’impliquaient moins.

Dès la première journée de cours, Karen crée un milieu sécuritaire, libre de tout jugement, pour que les élèves se sentent à l’aise d’essayer de nouvelles choses. Donner aux étudiantes la possibilité de suivre des cours entre filles seulement s’est avéré une option très populaire et a mené à une augmentation du nombre d’inscriptions et du taux de participation.

Pour s’assurer que les étudiantes continuent d’être actives ailleurs qu’à l’école secondaire, Karen aide ses élèves à se sentir en confiance ailleurs que dans leur milieu habituel en les emmenant dans des centres de conditionnement physique dans la communauté et en leur présentant les différentes activités qui sont offertes à ces endroits. Elle a constaté que les élèves à qui on a montré comment s’inscrire pour devenir membre, où aller dans les vestiaires et comment utiliser les différents appareils ont plus tendance à avoir la motivation nécessaire pour rester actives toute leur vie.

Karen suggère d’adopter les stratégies suivantes afin de mettre en place des milieux plus inclusifs:

  • Offrir des cours unisexes, si possible;
  • Offrir différents types de cours d’éducation physique, comme le conditionnement physique, l’enseignement en plein air, le conditionnement physique indépendant et des cours sur un sport en particulier; et 
  • Écouter quelles sont les préoccupations des élèves et offrir des activités et des cours en conséquence.

Karen continue de voir les niveaux d’effort de ses élèves, ainsi que leur capacité à apprendre et leur attitude s’améliorer bien plus que dans les classes mixtes d’éducation physique. C’est là une réalisation qui mérite assurément qu’on la mette en valeur.

 

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Quand la possibilité d’enseigner outre-mer s’est présentée, Gordon Zubyck a sauté dessus. Il enseigne présentement aux Pays-Bas, et il a emmené toutes ses méthodes d’enseignement inclusif avec lui. Au fil des années où il a enseigné un peu partout au Canada, Gordon a appris une chose ou deux sur les meilleures façons de créer un milieu inclusif.

Quand la possibilité d’enseigner outre-mer s’est présentée, Gordon Zubyck a sauté dessus. Il enseigne présentement aux Pays-Bas, et il a emmené toutes ses méthodes d’enseignement inclusif avec lui. Au fil des années où il a enseigné un peu partout au Canada, Gordon a appris une chose ou deux sur les meilleures façons de créer un milieu inclusif.

Le premier apprentissage que Gordon a retenu, ç’a été de diviser les élèves selon leurs intérêts et niveaux d’habileté, et non par genre. Dans les cours mixtes, intégrer des matchs à effectifs réduits donne aux élèves la possibilité de choisir leur niveau de compétition et cela favorise le taux de participation chez tous les élèves.

La prochaine étape de Gordon dans sa démarche pour créer un milieu inclusif, ç’a été de cesser d’offrir du temps de gymnase à tous pendant l’heure du dîner, ce qui attirait surtout les garçons aux qualités athlétiques traditionnelles, et il a plutôt commencé à offrir des activités plus dirigées qui nécessitaient d’avoir différents niveaux d’habiletés. En dirigeant ainsi les activités un peu plus, les filles ont commencé à être plus nombreuses à se présenter en étant confiantes qu’elles sauraient quoi faire.

Gordon est prudent dans sa façon de parler durant ses cours, alors qu’il s’assure de toujours utiliser des mots inclusifs. Il souligne que le genre ne devrait pas être la caractéristique déterminante d’un(e) élève, peu importe de qui il s’agit, et que les enseignant(e)s devraient toujours s’attarder à ses capacités et ses intérêts.

Cette année, Gordon a pu tirer le maximum de sa classe dans le contexte de la pandémie, alors qu’il a présenté des activités axées sur le jeu par zones. Tout en respectant la distanciation physique entre les élèves, le fait qu’il y ait aussi des zones clairement définies a permis aux élèves d’avoir assez de temps et d’espace pour réfléchir à leurs mouvements, analyser ce qu’ils/elles observent et appliquer leurs connaissances — tout cela sans avoir peur de l’échec.  Ceci a par ailleurs permis à tous les élèves de participer de façon égale et de profiter d’expériences d’apprentissage stimulantes.

En dernier lieu, Gordon a bonifié son répertoire d’activités en y intégrant davantage de choses comme la danse et la gymnastique. En regardant au-delà des sports traditionnels dans le cadre de ses cours d’EP, les élèves moins doués en termes de qualités athlétiques se sentent à l’aise d’essayer, tandis que les élèves plus habiles sont forcés de sortir de leur zone de confort. Il recommande cette approche comme façon stimulante de bonifier la littératie physique des élèves.