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Activité physique dans la nature et enseignement de l’éducation physique et à la santé

16 septembre 2019
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Dans son livre, Last Child in the Woods, le journaliste  Richard Louv souligne les  effets néfastes associés au manque d’exposition des enfants au monde naturel. Ceci inclut la hausse du taux d’obésité, les troubles de l’attention et la dépression (Louv, 2005). De plus, il affirme que les jeunes d’aujourd’hui sont, dans les faits, « aliénés » de la nature et a inventé l’expression « trouble du déficit de nature ».

Même si le seul fait d’être dans la nature peut brancher les jeunes sur le monde naturel et améliorer leur santé générale, être actif dans la nature favorise encore plus le bien-être en créant un contexte émotif positif qui peut motiver les gens ou les rendre « accros » d’activités physiques plus saines (Flett, Moore, Pfeiffer, Belonga et Navarre, 2010).

Le temps passé à être actif dehors aide les jeunes à profiter d’une panoplie de résultats au niveau de la santé physique et mentale et de la santé sociale, sans compter les résultats propres à l’activité physique comme une plus grande confiance en soi, un plus grand leadership, des habiletés sociales, la motivation, le rendement scolaire, la santé mentale et la résilience (Fiskum et Jacobsen, 2013; Harun, 2014; Mutz et Muller, 2016; Rickinson et a coll. 2004).

En cette époque marquée par une obésité généralisée et un détachement de la nature, une stratégie est requise pour inciter nos jeunes à bouger en plein air.

Une façon d’atteindre certains des résultats susmentionnés consiste à incorporer les activités physiques dans la nature aux programmes-cadres d’éducation physique et d’éducation à la santé. Ces programmes sont bien positionnés pour améliorer les résultats de santé des jeunes. Ils sont obligatoires pour la plupart des élèves et sont offerts régulièrement, sinon quotidiennement. Les études sur l’éducation dans la nature clament depuis longtemps les résultats positifs de l’apprentissage dans la nature, mais en raison de sa large portée, on n’y a pas beaucoup recours au niveau de l’éducation physique et de l’éducation à la santé. Malgré les liens, l’éducation en plein air est considérée comme une discipline discrète distincte de l’éducation physique et de l’éducation à la santé (Martin et McCullagh, 2011). L’éducation en plein air suppose souvent des voyages de plusieurs jours, ce qui n’est simplement pas réalisable au niveau des programmes d’éducation physique et de santé. Par conséquent, l’activité physique dans la nature constitue une approche plus accessible pour enseigner l’éducation physique en plein air. L’activité physique dans la nature fait référence à des activités physiques qui se déroulent dans des aires naturelles, qui exigent très peu d’équipement spécialisé, auxquelles la plupart des jeunes peuvent participer, dont le coût est abordable et qui peuvent être offertes par les enseignantes et enseignants d’éducation physique sur une base régulière.

La section ci-dessous donne un exemple d’activité physique dans la nature. Cette dernière peut être modifiée pour la plupart des programmes d’éducation physique de l’intermédiaire et du secondaire. Elle exige peu de déplacements et peut être enseignée dans un espace vert sur le terrain de l’école. L’activité Mon arbre nécessite peu ou pas d’équipement, favorise la communication avec la nature par les sens et est très aimée des élèves.

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Mon arbre

Les élèves sont regroupés deux par deux. Un des deux élèves guide l’autre vers un arbre choisi (empruntant un parcours sinueux). Idéalement, les participants devraient marcher au moins 65 pieds. Le guide mène son partenaire aux yeux bandés ou fermés lentement et prudemment, l’avertissant des obstacles. Une fois rendu à l’arbre choisi, le guide place les mains de son partenaire sur l’arbre afin qu’il l’explore. Le partenaire aux yeux bandés ou fermés peut toucher l’arbre, l’entourer de ses bas ou utiliser toute autre tactique, du moment qu’il n’ouvre pas les yeux. Après l’exploration, le guide ramène son partenaire au point de départ en empruntant un parcours sinueux pour rendre les choses plus difficiles. Une fois de retour, le partenaire a le droit de regarder et essaie de trouver son arbre spécial, Une fois que l’arbre a été trouvé (ou que le délai est terminé), les rôles sont intervertis.

 

L’inclusion d’activités physiques dans la nature au niveau des programmes d’éducation physique et d’éducation à la santé – s’aventurer au-delà de la structure physique de l’école dans la nature – peut s’avérer une source de bien-être social, écologique, émotif et physique pour les élèves. Pour en savoir plus sur l’activité physique dans la nature, y compris des activités simples à inclure dans les programmes d’éducation physique et de santé, prière de consulter les ressources suivantes :

Cornell, J. (2015). Sharing nature: Nature awareness activities for all ages. Nevada City, California: Crystal City Publishers.

Gruno, J, et Gibbons, S. (2019, sous presse). Incorporating nature based physical activity in physical and health education. The Journal of Physical Education, Recreation & Dance.

Houghton, P. et Worroll, J. (2016). Play the forest school way: Woodland games, crafts and skills for adventurous kids. United Kingdom: Watkins Publishing.

Monkman, D. et Rodenburg, J. (2016). The big book of nature activities. Gabriola Island, British Columbia, Canada: New Society Publishers.

Nguyen, N. (2015). Incorporating outdoor education into the physical education curriculum. Strategies, 28(1), 34–40. https://doi.org/10.1080/08924562.2015.981126

Walmsley, N. et Westall, D. (2018). Forest school adventure. Eat Sussex: Guild of Master Craftsmen Publications.

 

Biographie de l’auteure :

Jennifer Gruno est actuellement doctorante et chargée de cours à la School of Exercise Science, Physical & Health Education de l’Université de Victoria. Elle a enseigné pendant 12 ans l’éducation physique et l’anglais au district scolaire de Sooke, en Colombie-Britannique. Ses domaines de recherche portent sur des programmes alternatifs en éducation physique et en éducation à la santé, les jeunes femmes en éducation physique et santé et l’intégration de la nature à l’éducation.

 


Références

Fiskum, T. A. et Jacobsen, K. (2013). Outdoor education gives fewer demands for action regulation and an increased variability of affordances. Journal of Adventure Education and Outdoor Learning, 13, 76–99.

Flett, R. M., Moore, R. W., Pfeiffer, K. A., Belonga, J. et Navarre, J. (2010). Connecting children and family with nature-based physical activity. American Journal of Health Education, 41(5), 292–300. http://doi.org/10.1080/19325037.2010.10599156

Harun, M. T. (2014). Promoting social skills through outdoor education and assessing its effects. Asian Social Science, 10(5), 71–78.

Louv, R. (2005). The last child in the woods: Saving children from nature-deficit disorder. Chapel Hill, NC: Algonquin.

Martin, P., & McCullagh, J. (2011). Physical education & outdoor education: Complementary but discrete disciplines. Asia-Pacific Journal of Health, Sport and Physical Education, 2(1), 67–78. https://doi.org/10.1080/18377122.2011.9730344

Mutz, M. et Muller, J. (2016). Mental health benefits of outdoor adventures: Results from two pilot studies. Journal of Adolescence, 49, 105–114. http://doi.org/10.1016/j.adolescence.2016.03.009

Rickinson, M., Dillon, J., Teamey, K., Morris, M., Choi, M., Sanders, D. et  Benefield, P. (2004). A review of research on outdoor learning. Shrewsbury, UK: National Foundation for Educational Research and King’s College London.

 

 

 

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