Activités parascolaires et intramuros : Avons-nous assez évolué?
Publié précédemment dans le volume 81, numéro 2
Les programmes d’éducation physique se sont clairement améliorés au cours des dernières années. Des programmes innovateurs axés sur les résultats ont remplacé des programmes traditionnels. Les enseignants ont remanié leurs façons d’enseigner et d’évaluer l’éducation physique et même, dans certains cas, amélioré le contenu nutritif des aliments offerts. Mais même s’il y a lieu d’applaudir ces améliorations, il reste beaucoup à faire pour atteindre la norme élevée des Écoles axées sur la promotion de la santé que méritent nos élèves.
À titre d’exemple, un aspect qui doit être remanié et amélioré touche les périodes d’activité physique à l’extérieur des cours d’éducation physique. Repensant aux nombreuses écoles visitées à l’époque où je supervisais des étudiants-maîtres, je constate que les programmes d’activité physique parascolaires offerts ressemblent encore beaucoup à ceux qui m’étaient proposés quand j’étais moi-même élève. Puisque nous sommes conscients des nombreux bienfaits associés à l’activité physique, l’un des objectifs clés des périodes parascolaires, des récréations et des pauses du midi devrait être d’y consacrer plus de temps. Une autre priorité devrait être d’attirer le plus grand nombre possible d’élèves et d’offrir à chacun des choix qui lui plaisent à un moment ou l’autre de l’année scolaire.
Les neuf points ci-dessous constituent matière à réflexion et vous aideront à définir le contenu des programmes parascolaires et intramuros que vous comptez offrir aux élèves :
- Voix des élèves. Les enseignants compétents sont ceux qui réussissent à atteindre les résultats visés par le programme tout en offrant des choix intéressants aux élèves. Il est recommandé de consulter les élèves pour savoir quels genres d’activités les intéressent le plus. De leur côté, les écoles devraient faire leur possible pour écouter ce que les élèves ont à dire.
- Sexe et participation. Dans la mesure du possible, les élèves devraient avoir la chance de choisir s’ils veulent participer à des activités qui engagent la participation de jeunes des deux sexes ou du même sexe. Il importe de donner un choix aux élèves et d’éviter les hypothèses et les généralisations quant à nos perceptions de ce que préfèrent les filles et des garçons.
- Sports non traditionnels. Si votre programme intramuros est perçu comme une occasion de perfectionner des habiletés sportives particulières, vous négligez beaucoup de jeunes qui se considèrent incompétents dans ces sports. À titre d’exemple, à quand remonte la dernière fois où vous avez accepté de faire quelque chose quand vous saviez fort bien que vous n’étiez pas compétent dans ce domaine? Songez à remplacer certaines activités par des sports non traditionnels, y compris des jeux modifiés, des danses ou des options comme la course d’orientation, la randonnée pédestre ou la marche nordique.
- Sports actifs. L’acquisition du savoir-faire physique chez les jeunes est intimement associée à la maîtrise d’une série de sports actifs comme la planche à roulettes. Beaucoup de jeunes qui aiment les sports actifs et y excellent peuvent avoir l’impression que l’école n’encourage pas leur passion si certaines versions de sports actifs sont omises alors que vous offrez un grand choix de sports traditionnels.
- Pertinence culturelle. Il importe de tenir compte des cultures des collectivités desservies par l’école et des élèves qui la fréquentent. Un jeu international peut s’avérer très populaire dans une école où un fort pourcentage d’élèves sont des nouveaux arrivants ou encore un jeu autochtone dans une école qui accueille beaucoup d’élèves Métis ou des Premières nations. Puisque c’est vous qui connaissez le mieux vos élèves, une bonne façon d’encourager leur participation consiste à leur démontrer que vous célébrez leur culture.
- Considérations religieuses. Si certains de vos élèves souscrivent à des croyances religieuses particulières pouvant avoir des incidences sur le port de certains vêtements, assurez-vous que vos règles sur la tenue vestimentaire tiennent compte de leurs besoins. Communiquez clairement ces règles à vos élèves afin de les rassurer que votre programme est en mesure d’accommoder leurs croyances.
- Participation des parents et d’autres responsables. Les parents et autres responsables sont des membres essentiels — et influents! — de la collectivité scolaire. N’hésitez pas à demander leur aide si vous songez à offrir une activité avec laquelle vous n’êtes pas entièrement à l’aise. Il y a probablement un parent d’élève qui donne des cours de yoga, qui est un avide cycliste, qui est une danseuse. Encouragez les parents à superviser ou à agir comme mentors afin de mieux répondre aux besoins de vos élèves.
- Participation des enseignants titulaires. Vous êtes peut-être le grand expert de l’école en éducation physique puisque vous enseignez cette matière. Vous êtes peut-être aussi la personne qui sait le mieux comment offrir des activités adaptées à l’âge et au stade de développement en offrant un enseignement individualisé dans un contexte motivant. Mais cela ne veut pas dire que vous devez agir seul. Collaborez avec les enseignants titulaires et invitez-les à appuyer vos efforts en vue de promouvoir l’activité physique.
- Détermination d’un but. Déterminez le pourcentage d’élèves que vous aimeriez voir participer à une activité offerte à un moment donnée de l’année et communiquez ce but aux élèves. Aidez-les à atteindre ce but axé sur l’adoption d’un mode de vie plus sain et plus actif.
Même si cette liste n’est pas exhaustive, elle constitue un bon point de départ pour lancer une réflexion sur les activités offertes à votre école à l’heure actuelle. La plus importante question à vous poser au sujet des activités physiques offertes à l’extérieur des cours d’éducation physique est la suivante :
« Est-ce que ce sont les élèves qui ont le plus besoin de ce programme qui y participent? » Si la réponse est non, assurez-vous de faire le nécessaire pour rectifier la situation.