Engagement familial dans les écoles
Il faut tout un village.
Nul besoin de projet de recherche pour nous confirmer que les enfants sont davantage susceptibles de mieux réussir à l’école s’ils sont bien encadrés de part et d’autres. Les parents nous ont confirmé que la magie se produit lorsque les enseignants et enseignantes et les familles forment une équipe unifiée de soutien pour stimuler la réussite de l’élève.
Plus facile à dire qu’à faire.
Le travail d’équipe famille-enseignant apporte d’incroyables bienfaits, y compris davantage de créativité et d’amélioration au niveau de la résolution de problèmes et de la résolution de conflit, ainsi que du soutien plus efficace en matière de santé mentale (Reinke et al., 2011; Orchard, Curran & Kabene, 2005; Whichard-Bond, 2013). Mais les familles et le personnel enseignant ont souvent différentes visions du meilleur soutien à apporter à un élève. Cela peut s’avérer particulièrement vrai pour les familles dont les jeunes sont aux prises avec des problèmes de comportement ou de gestion d’émotions.
Robyn Masters, candidat au doctorat (PhD) à la Western University a discuté avec des parents associés au site Parents for Children’s Mental Health pour en apprendre davantage sur leurs expériences. Les parents en avaient long à dire!
Quels sont certains des obstacles à la collaboration famille-enseignant?
Des familles ont partagé certains des défis auxquels elles doivent faire face dans leur rôle parental auprès d’enfants d’âge scolaire et aux prises avec des problèmes de santé mentale.
« Il existe tellement d’obstacles que, d’un point de vue scolaire et/ou parental, cela est pratiquement immédiatement contradictoire ou conflictuel...parce que l’enfant ne correspond pas au système et le système n’est pas conçu pour l’enfant. »
1. Stress à la maison
« Je crois que lorsque vous êtes le parent d’un enfant, atteint d’une maladie mentale tout particulièrement, il existe tellement déjà de difficultés à la maison auxquels se rajoutent les échecs vécus à l’école. Et ils vont à l’école toute la journée, tous les jours. Cela peut être tellement difficile de simplement composer avec ceci sur une base continue tout le temps.....cela s’accumule avec le temps. »
2. Ampleur des divers rôles des enseignants
“[Les enseignants sont] surchargés. Le nombre de diagnostiques énoncés de nos jours, autant variés soient-ils, sont loin d’être semblables en termes des besoins de chaque enfant. La différence entre les besoins de mes filles versus ceux d’un enfant autistique ou encore, d’un enfant atteint d’un syndrome d’alcoolisme fœtal…Cela est tout simplement troublant. »
3. Incertitude quant aux ressources disponibles
« Je crois que le plus difficile était d’essayer de savoir ce qui était disponible au sein du système; essayer de comprendre parce que l’aide et le soutien que vous croyiez être disponibles ne l’étaient pas nécessairement. »
4. Nouvel enseignant à chaque année
« À tous les mois de septembre, la même chose se répète n’est-ce pas? Vous espérez que le nouvel enseignant de votre enfant sera quelqu’un qui prendra en considération toutes les informations et les connaissances que vous partagerez avec lui ou elle au sujet de votre enfant. Mais il y a toujours une petite voix à l’intérieur qui vous souffle, ‘Mon Dieu, j’espère qu’il/elle a compris’. Parce que sinon, tel geste et/ou tel détail peut endommager tout le progrès accompli jusqu’à maintenant. C’est comme si vous réinventiez la roue à tous les mois de septembre. »
Comment renforcer les partenariats famille-enseignant?
1. Prendre le temps d’établir la confiance
« Au mois de juin, nous avons été convié à une réunion...à peine quelques secondes après nous avoir tous rencontrés, la directrice nous demande en fermant le dossier de notre fille sur son bureau ‘Nous avons tous eu la possibilité d’examiner son dossier, nous avons déjà tous lus ce qui est écrit en noir et blanc. Maintenant, dites-nous ce que nous devons faire pour l’aider à faciliter cette transition et afin qu’elle se rende ici en toute confiance’. ….Elle a ensuite demandé, ‘De quoi (nom de l’enfant) aurait-elle besoin? Personne auparavant n’avait déjà demandé ‘De quoi a-t-elle besoin?’ Ce fut tout simplement une expérience incroyable. »
2. Remue-méninges à la table
« Si on pouvait réussir à rassembler des éducateurs et des familles dans la même salle dans le but de discuter des besoins des enfants, je crois que l’on pourrait accomplir de grandes choses. Et les enfants s’en ressentent aussi n’est-ce pas?...nous devons continuer d’alimenter ces conversations et ces discussions et continuer d’ouvrir cette porte…., soit encore plus de façons de nous réunir dans des sessions de remue-méninges quant à des idées, des réflexions ou des processus…Je crois que nous pourrions définitivement avancer grands pas! »
3. Écoute ouverte et attentive
« Je crois que lorsque nous agissons ainsi, nous faisons place à cette belle énergie, cette habileté d’écouter réellement les autres et de bien tous nous comprendre. Il me semble que parfois nous entendons, mais nous n’écoutons pas vraiment. Quand nous écoutons, nous faisons place à un monde de possibilités, ce qui permet de réfléchir de façon créative et d’élargir nos horizons. »
4. Faire appel ensemble à la créativité!
« Il existe des méthodes créatives à mettre en place dans nos écoles pour permettre aux enfants de faire face à ces problèmes de façon positive, et je crois que nous nous obstinons plutôt trop souvent à des attitudes du genre ‘Comment pourrons-nous payer pour ceci? Qui fera cela?’ Ce n’est pas nécessaire d’être si compliqué…Je vois plusieurs enfants qui connaissent des difficultés, sans toutefois avoir atteint un point critique, et qui pourraient fort bien bénéficier de pensées créatives. »
Que puis-je faire aujourd’hui?
3 conseils simples offerts par des parents d’enfants qui éprouvent des problèmes de santé mentale.
Poser des questions sur ce qu’il y a de positif
« Écoutez tout ce qu’ont à dire les parents/tuteurs à propos de leurs enfants, mais encouragez-les également à vous dévoiler leurs forces. Encouragez les parents à vous dire tout ce qu’ils aiment chez leur enfant; vous découvrirez peut-être des choses que vous ne constatez jamais en salle de classe. »
Faire parvenir des notes positives à la maison
« Il arrive que nous soyons tellement concentrés sur les détails qui ne fonctionnent pas que nous avons besoin de réorienter nos pensées sur ce qui fonctionne également. Ces simples notes qui indiquent ‘ceci s’est passé’ ou de brefs courriels stipulant ‘Ceci s’est passé et c’était vraiment bien’….parce que je crois que parfois, en tant que parents, nous croyons que nous ne – je sais que moi j’ai cru cela – j’ai l’impression que à moi seul, mon rôle ne suffit pas.»
Empathie empathie empathie
« Le jugement est la pire habitude à adopter. Être compréhensible et compatissant et empathique, voilà la façon de faire…si vous voyez un enfant qui a des besoins particuliers hors normes, faites en part à la famille et trouvez ensemble une façon de combler ses besoins en dehors de la salle de classe afin qu’en fin de compte l’enfant puisse vivre une journée remplie de succès à l’école. »
Pour obtenir d’autres conseils, veuillez consulter la fiche de conseils What’s Up With Talking to Families?
Vous souhaitez en apprendre davantage auprès d’experts en la matière? Visitez le site Parents for Children’s Mental Health, un organisme composé d’experts offrant des outils efficaces aux familles et aux communautés qui voient à l’éducation et au bien-être des enfants et des jeunes souffrant de problèmes de santé mentale.
Robyn Masters, PhD candidate.
School and Child Psychology,
Faculty of Education,
Western University