Intégrer dans les programmes la notion du Cercle du courage
Au cours de ma carrière, et surtout depuis la naissance de mes propres enfants (nos filles ont actuellement 24 et 26 ans), quand je considère l’éducation, ma perspective de parent a tendance à primer sur celle de l’enseignant ou l’universitaire que je suis. Ainsi, lorsque notre Division introduit de nouvelles initiatives, je recours souvent à cette perspective de parent afin de les considérer sous tous les angles. Je crois fermement que, tout en acceptant que le rôle central de l’éducation et des écoles est de soutenir l’apprentissage, il nous incombe également de former de meilleures personnes. Les différents programmes d’études que nous sommes chargés d’enseigner ne sont qu’un véhicule pour cette mission de former de meilleures personnes.
À l’année scolaire 2016-2017, le Cercle du courage s’était déjà implanté comme approche selon laquelle bon nombre d’enseignants et d’écoles formulaient leurs profils de classes et d’étudiants. En conséquence, moi et les autres coordonnateurs avons été appelés à habiliter les écoles et les enseignants à comprendre et à appliquer le Cercle du courage dans le contexte de nos disciplines respectives, dont la mienne est l’éducation physique/l’éducation à la santé.
Le Cercle du courage est fondé sur le Cercle d’influences qui, chez les Premières nations du Manitoba, représente le besoin de maintenir un équilibre et une harmonie entre tous les êtres et toutes les choses. Les quatre couleurs signifient des enseignements et des connaissances se rapportant aux moyens de prendre soin les uns des autres et de l’environnement. Les quatre branches de la croix signifient les besoins cruciaux pour le développement des enfants, à savoir : appartenance, maîtrise, indépendance, et générosité.
C’était après cette expérience initiale avec le Cercle du courage que je me suis rendu compte du lien évident avec le travail que nous faisons en éducation physique – ou du moins la mission que nous essayons de réaliser, à savoir habiliter tous nos élèves à développer un sentiment d’appartenance; à acquérir un sentiment de maîtrise et la confiance d’essayer de nouvelles choses; à devenir indépendants; et à faire preuve de bonté et de générosité. En d’autres mots, nous essayons de former de meilleures personnes en nous basant sur nos programmes d’éducation physique de qualité (EPQ) et sur les intentions qui sous-tendent le Cercle du courage. Il s’agissait de miser sur les parallèles entre celui-ci et nos programmes d’EPQ, et l’initiative de la Division au sens large, à travers les autres disciplines. C’est comme ça que j’ai formulé ma réponse à la question fondamentale du pourquoi de cette initiative.
Examinons donc la valeur et l’importance du Cercle du courage dans le contexte global de la Division scolaire.
Le Cercle d’influences particulier qui s’emploie par la Division scolaire Louis-Riel est celui du peuple anishinaabe. Cela appartient à notre région : le terrain sur lequel nous nous réunissons et enseignons est le territoire visé par le Traité no. 1 et le territoire traditionnel des Anishinaabe.
À la suite d’un projet poursuivi initialement dans deux écoles, en collaboration avec le Dr. Martin Brokenleg, le Cercle d’influences que nous utilisons a été adapté pour intégrer le Cercle du courage. Ce projet avait pour mission d’intégrer les connaissances et la culture autochtones au programme d’études, et de favoriser la réussite des élèves autochtones. Ce travail cadre d’ailleurs avec les efforts de l’équipe d’éducation autochtone de la Division, les aînés, et les gardiens du savoir. C’est une approche holistique que nous apportons à notre perception du monde.
En plus, il est important que le 13% de nos 15 500 élèves qui s’identifient comme autochtones se reconnaissent dans le travail que nous faisons. Ce travail a une valeur également en ce sens que c’est un point de départ dans le contexte de l’appel #63 du document de la Commission de vérité et réconciliation du Canada : appels à l’action.
À l’automne de l’année scolaire 2017-2018, le personnel enseignant d’EP de la Division scolaire Louis-Riel a été initié au Cercle du courage par Corey Kapilik, le coordonnateur d’éducation autochtone de la Division. En complément de l’enseignement de Corey, le personnel a visionné la vidéo First Peoples Principles of Learning dans laquelle le Dr Martin Brokenleg explique les éléments du Cercle du courage. Après avoir regardé la vidéo, les participants se sont mis en petits groupes pour réfléchir aux formes que pourraient prendre l’appartenance, la maîtrise, l’indépendance, et la générosité dans le cadre spécifique de nos programmes d’EPQ. Cette formation initiale a débouché sur la mise sur pied d’un sous-comité de huit enseignants d’EP, moi et Corey, qui avons travaillé ensemble en deux sessions, en vue d’approfondir nos connaissances sur le Cercle du courage, définir les notions essentielles soulevées précédemment par les enseignants d’EP, et faire les liens entre celles-ci et les quatre éléments du Cercle du courage.
Ces notions essentielles ont également été reliées aux Principes sport pur qu’avait déjà adoptés le personnel enseignant d’EP de la Division scolaire Louis-Riel. Enfin, les Sept enseignements (Amour, Respect, Courage, Honnêteté, Sagesse, Humilité, et Vérité) ont également été intégrés au modèle, étant donné que bon nombre de nos écoles primaires les utilisaient dans le cadre de leurs initiatives d’éducation autochtone à l’échelle de l’école.
À partir de ce travail, nous avons élaboré une représentation visuelle destinée à être utilisée comme support pédagogique dans nos programmes d’EP. Le groupe initial a également formulé plusieurs stratégies pour introduire et mettre en œuvre le Cercle du courage aux programmes d’EP, vu que les intervenants mettaient déjà en pratique dans leurs cours une certaine proportion de ces concepts.
En automne, 2018, nous avons tenu une autre session avec Corey et un des enseignants de langue ojibwé et conseillers culturels de la Division. Pour amorcer cette séance, deux membres du sous-comité ont fait un exposé sur une activité qu’ils avaient menée dans leur école pour initier leurs élèves au Cercle du courage. Nous avons attribué un point cardinal à chacun des quatre murs du gymnase, et ensuite nous avons attribué à chaque mur les mots que nous avions choisis pour notre affiche, en réfléchissant aux liens entre les mots que nous venions de regrouper. Cela a débouché sur une conversation avec le groupe dans son ensemble pour mieux comprendre les liens et en même temps réfléchir à nos propres pratiques. Une bonne source de renseignements sur le Cercle du courage est le livre Reclaiming Youth at Risk: Our Hope for the Future, dont des copies ont été mises à la disposition du personnel d’éducation physique dans notre Division.
In the spring of 2019, the posters were complete in both English and French and disseminated to schools to display and use in their teaching spaces. We continue to deepen our understanding of the Medicine Wheel and the Circle of Courage and how we can connect that to the work we do in our QPE programs. This continues to be important work as the Division launched its Multi Year Strategic Plan (MYSP) of which the Circle of Courage is the foundation.
Au printemps 2019, nous avions en main des versions anglaise et française de l’affiche et nous les avons distribuées aux écoles pour afficher et utiliser dans les classes. Nous continuons d’approfondir nos connaissances sur le Cercle d’influences et le Cercle du courage, toujours dans l’optique de relier ces cadres à ce que nous faisons sur le terrain, dans nos programmes d’EPQ. Cela demeure un travail de premier plan puisque la Division vient de sortir son Plan stratégique pluriannuel, fondé sur ce même Cercle du courage.
For more information on the MYSP, please visit https://www.lrsd.net/About-Us/Pages/Multi-Year-Strategic-Plan.aspx
Biographie de l'auteur :
Grant McManes est ancien président de l’organisation maintenant connue comme PHE Manitoba, et d’EPS Canada. Grant demeure très actif au sein d’EPS Canada en tant que membre du comité consultatif en éducation physique/littératie physique, et du comité du Fonds du patrimoine.
Précédemment, il a rempli le rôle de coordonnateur de mode de vie sain de la Division scolaire Louis-Riel à Winnipeg, dans le Manitoba. Éducateur depuis 33 ans, il a enseigné l’éducation physique au niveau M-12 dans des écoles en contexte rural et en contexte urbain. Pendant 25 ans, Grant a œuvré comme superviseur / consultant / coordonnateur, donnant une orientation aux éducateurs d’EP pour la mise en œuvre de programmes d’études et l’élaboration de nouveaux programmes. Ce service a compris un détachement de deux ans avec Éducation Manitoba à titre de responsable du développement et de la mise en œuvre de cours obligatoires d’EP/ES de onzième et douzième année.